mardi 11 septembre 2007

Web de mes 2.0

Lire un blog, c'est comme boire un bon apéritif, on le sirote, et on se sent bien, avec une douce chaleur qui descend dans la gorge.

Lire dix blogs, c'est comme boire dix bons apéritifs, on finit ivre, on titube, et on a envie de serrer tout le monde dans ses bras, leur dire qu'on les trouve formidables et qu'on les aime, et qu'on forme une grande famille.

Lire deux cent blogs, c'est comme boire deux cents bons apéritifs, on vomit toutes ses tripes avant de sombrer dans un comas profond, on fait des rêves étranges où les peuples de l'espace viennent manger les hommes, et la profusion des signaux et des informations vous donne envie de calme et de néant.

Mon aggrégateur de liens est comme une coffre de voiture dans lequel j'entrepose des fromages. Je le ferme, tout est net, propre, lu, et quatre jours après, les fromages ont fait des petits, les articles pullulent, croissent, se divisent et se multiplient comme des petits asticots. Vous avez "+1000" articles à lire. C'est à devenir fou. L'intelligence humaine est en action (parfois, souvent) et les cerveaux pondent des articles et des analyses, formulent des opinions, des tests, divergent, convergent, s'insultent. Je ne parle même pas des commentaires. Bon c'est sûr, on s'ennuie moins qu'avant le big bang.

Je lis trop de blogs. Ou les blogs que je lis font trop d'articles. J'ai envie de leur dire : "pourriez-vous observer deux jours de silence ? Pourriez-vous vous organiser pour ne pas tous publier en même temps ? Je ne m'en sors plus !"

Soudain, la Voix de la raison me souffle à l'oreille : "Tu sais que, contrairement à un moteur de recherche ou à Dieu, tu n'as pas l'obligation morale ou légale de lire tous les blogs ?"

J'ai vu passer dernièrement, comme tous les éleveurs de flux, un petit débat sur la "mort du blog", avec la même perplexité que doit éprouver l'affamé devant une choucroute et une bière, à qui on dit que la gastronomie allemande, finalement, c'est ringard, voire c'est mort.

J'ai donc lu ces articles, je me suis retiré dans la montagne, j'ai fait quelques étirements de ninja pour me faire mon opinion. La voici : le blog est ébranlé tout à coup par sa grande démocratisation. Il n'est ni mort, ni malade, il est actuellement une sorte de boudoir dans lequel débarque un autobus de supporters. Et il faut gérer. Je n'ai plus quatorze ans, et je sais que "démocratisation" n'est pas forcément un mot magique, avec Rambo qui la défend.

[A suivre (à moins que le plafond ne me tombe sur la tête, ce qui serait dommage autant pour le plafond que pour ma tête)...]

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...