mercredi 12 septembre 2007

web de mes 3.0 (vase communicante)

Le blog à succès, que je nommerai blog-buster, génère du commentaire. Et au delà de 1000 commentaires, vous êtes dans l'asile de fous. Exemple : le blog "Pierrot le Foot" sur Yahoo.Fr. Qui prendrait la peine de lire les 1300 commentaires trouvés sur le dernier articles ? Peut-on, à ce stade, parler raisonnablement d'échange, de débat, de participation, et autres web-deux-ismes ?

Le blog-buster est une sorte d'éco-système où s'installe durablement toute une population : contradicteur, poète, rêveur, trolls, vases, communicants.

D'abord, à chaque avènement d'un nouveau billet, se manifeste la tribus des "preum's". Les quarante premiers messages des blog-busters sont des "preum's", c'est à dire un commentaires où leur auteur claironne vivement leur joie d'être le premier à commenter ; le premier, le first, le premier de toute la vie du monde entier. Même le quinzième éprouve l'espace d'un instant cette sensation, cette ivresse, avant de se heurter à la dure réalité des preum's d'avant.

Le "preum's" est évidemment un exploit sur les gros blogs. Par exemple, mon blog est une véritable forêt vierge pour les "premeur's", mais il est totalement négligé, allez savoir pourquoi. Toute cette matière sans commentaire, comme une tarte à la viande au soleil... Je réfléchis à devenir le premier malade à preumer's sur les micro-blogs.

J'ai tenu d'ailleurs, afin d'illustrer mon propos, de poster un petit preum's, pour le 1391ème commentaire du blog de Pierre Menès,j'avoue que cela me distrait beaucoup.

Ce brassage d'informations et de mots sur le net me fait remettre en questions mes propres "fondamentaux" : avant, je me demandais comment TF1 allait survivre, tellement étaient grandes les possibilités qu'offraient un ordinateur et une connexion internet. Je trouvais ça tellement dépassé, cette lucarne au monologue incessant, avec le spectateur devant, seul, comme une des innombrables potiches de son salon.

Maintenant, j'évolue parmi les fous furieux et les trolls attirés par la lumière et le bruit, je me mets à rêver de double-vitrage numérique. Si je tombe sur "Question pour Champion", je ne suis pas obligé de subir de manière synchrone les commentaires de millions de mes congénères blaireaux, et je peux demeurer tranquille, dans le calme feutré dans ma douce bêtise, à m'écouter divaguer en preum's et autre dern's, et autres lols.

[A suivre (à moins que je ne change d'avis ou que je sois enlevé par des martiens, ce qui rendrait mon prochain billet nettement plus cocasse)]

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...