vendredi 2 novembre 2007

L'impayable monsieur le chef

Sarkozy ; il est vraiment impayable ce gars-là. Enfin, façon de parler. C'est mon héros. Je l'aime. J'ai toujours aimé Sarkozy, je l'ai toujours défendu. Toi qui m'accuse d'être un sarkozyste de la dernière heure, de profiter de cette vague opportune de bonheur, de ce choc de confiance ; non, je suis sarkozyste depuis tout petit, depuis avant ma naissance. J'ai été conçu dans un lit sarkozyste, il y avait un bruit sarkozyste de montre tandis que j'étais fécondé (bling-bling-bling-bling-bling). Avec Balladur, ils faisaient vraiment un super duo, j'ai d'ailleurs des T-Shirts "Sarkodur, Ballazy, allez-y". Quand ils allaient dans le métro, c'était "chaud"...

Alors moi je suis content. Je vais taper sur le verre Duralex de la cantine. Je veux du rabiot. Ca me gratte tellement de trop l'aimer, je vais finir par vraiment l'adorer. Que faire ; téléphoner à qui ; pour lui dire quoi ?

Quel gag entreprendre ? Je crois que je vais adhérer à l'UMP. Avec Jonnhy on chanterait à tue-tête : "On vous met l'Hortefeux"... "Sarkzoy, tu l'aimes ou tu le quittes..."

Le tonton, il m'a flingué. Alors, tout d'abord, messieurs les français, les champions des sondages de l'amour, les rois de la baguette, les cadors de la braguette, les numéros un des droits de l'homme, les inventeurs de la Culture, les hérauts de l'exception, bravo. C'est sûr que ça donne des idées, vilipender pendant des années Georges double-vé Bush, "Berlusconi l'entrepreneur avec des pouffes qui a assassiné la culture italienne heureusement qu'on est en France et que notre culture et ben elle est pas assassinée hein parce qu'on est les plus malins hein".

Nous, en France, c'est quand même autre chose. Nous, c'est la classe. On n'est pas des italiens, avec leurs petites chaussures pointues, ou des amerloques avec leurs satanés présidents fans de jogging. Nous c'est la classe. Le feutré. La mesure. Le classicisme. Place Vendôme. Palace le Ritz. Bibliothèque François Mitran. Jean-Luc Truffaut. François Godard. Comme dans la chanson de Gainsbourg : "Grand seigneur, dix sacs au chasseur" ! Allez, faisons-nous plaisir, en intégral, comme un nu :

Ah baiser la main d'une femme du monde,
Et m'écorcher les lèvres à ses diamants,
Et puis dans la jaguar, brûler son léopard,
Avec une cigarette anglaise,
Et s'envoyer des dry, au Gordon et des Pimm's,
Number one avant que de filer chez Maxim's.
Grand seigneur, dix sacs au chasseur,
Enfin poser, ma pelle échauffée, ma gamelle."


Le type force le respect. Le mec, il est malin. Au comptoir : ah mais c'est un scandale nous les pauvres et lui. Ah mais il s'embête pas c'est la révolution c'est la guerre civile non mais si j'avais pas mon verre de blanc pour me calmer je te dis pas le foin que je ferais la raclée que je leur mettrais moi aux riches aux pauvres aux gars fonctionnaires de la SNCF aux professeurs des écoles avec leur deux mois de vacances ouais mais les gamins ya plus de respect c'est la pagaille c'est la fin du monde. Mais quand même. Tu en connais toi des gars qui font fois deux de leur salaire comme ça ? Silence dans les rangs. Il a débloqué l'oseille. Touché le grisbi. Capté le pognon. Tâte la maille. Il a fait rouler les ronds.

Silence. Il a réussi, lui. Nous on est que des fieffés jaloux, des aigris, des frustrés, des salauds de pauvres, on dit des "malgré que".

Et pi t'as vu sa maîtresse ? Il s'embête pas le coquin. Rires. Silence. Ah ça c'est sûr et pi y s'embête pas le coquin... Ouais il est malin quand même. Faire fois deux de son salaire, dégoter une petite poulette, tranquille. Ouais c'est pour çà que c'est le président, hein, et pas nous. Respect. Bravo, chef. Oui, chef. D'accord chef. Tout de suite chef. Cinq ans, chef. Dix ans, chef. Et moi, je pouffe.

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...