mercredi 5 mars 2008

Faire le malin

La dernière fois que j’ai fait le malin sur mon blog, j’ai récolté des trolls nazis, débarquant en imperméable dans des centaines de camions blindés, armés jusqu’aux dents, prêts à me couper la tête dans les bois. J’ai immédiatement accusé Didier Goux, bien sûr, d’être le passeur, et il m’a rétorqué, offusqué : "Voyons, vous n’en avez eu qu’un, un tout petit troll !"

J’ai dû reconnaître qu’il avait raison, et que des fois, j’exagérais un peu. J’ai dit que j’étais de Marseille, bonne mère, peuchère, ce qui est techniquement vrai, mais d’une profonde mauvaise foi quand on me connaît. J’ai eu un tout petit troll, vaguement nationaliste. Il m’a dit une broutille, il m’a parlé d’Israël, la routine. Il m’a dit "eux aussi ont des nationalistes !", un truc qui n’avait aucun rapport. J’aurais dit : "Berk, quelle mauvaise confiture ! On aurait dit de la confiture de Nazis !" Mon petit troll m’aurait dit : "Quel scandale, les israéliens aussi font parfois de très mauvaises confitures".

Aujourd’hui, Dagrouik, sur son blog a publié mon nom, avec un lien. J’ai été impliqué dans une sombre affaire de "Links Connection", un trafic de liens de synthèses fabriqués dans des laboratoires de gauchistes pour inonder le classement wikio. A ce sujet, je vais inventer WIKIOPEDIA, le premier classement où chaque blogueur édite son rang lui même. Tel Vercingetorix, Maitre Eolas, Jean d’Arc, je suis monté au créneau pour défendre le type qui m’avait fait boire tant de vin que j’en ai failli décorer la voiture de Dorham pour le mois. Que les averses balayant la ville endormie emportent à jamais dans leur passage mélancolique les vomis de ma jeunesse.

Dans cette sombre histoire, j’ai été prudent. Je n’ai pas mis le lien de mon blog sur Authueil. Quel pseudonyme ardu ! On est obligé d’aller sur son blog à chaque fois pour faire un copier-coller de ce mot, c’est astucieux, il devrait monétiser son audience. J’ai fait profil bas. Je sais que Dagrouik emploie le terme « blog littéraire » pour se gausser de ses adversaires (n’oubliez pas d’aller voter pour moi, au Festival de Romans, dans la catégorie… hum… blogs Littéraires).

Dans le cas où le fait d’avoir fait mon malin une seconde fois m’attire les habituels spadassins qui hantent les blogs politiques, experts, ingénieurs, trolls, monstres, fortiches de la répartie, je trouve utile de faire un rappel pour les quelques personnes n’ayant pas lu le moindre billet ici.

J’ai un fils. Il s’appelle Kéké. Il a des bouclettes blondes, c’est son portrait qui est utilisé dans l’encyclopédie pour illustrer le terme "Perfection". On a envoyé l’ADN de ses selles dans l’espace, à l’usage des martiens peuplant l’infini, pour vanter la gloire de l'humanité déclinante. Il a à peine deux ans, il devrait passer son baccalauréat dans six mois, je crois qu’il est doué.

Je fais mes courses au Champion, en compagnie d’Olivier Besancenot qui habite dans ma rue. Le porte-parole de la LCR mange des pizzas de marque Champion. C’est l’information centrale de ce blog, le seul scoop de ma courte carrière de blogueur. Il est passé inaperçu, mais à l’époque, CoZop, LePost, et autres sites avec des majuscules au milieu du nom n’existaient pas.

Dans le cadre d’un pseudo-publi-rédactionel de blog, j’ai malheureusement hérité d’un sexe artificiel hors du commun, fonctionnant à pile. Cette plaisanterie m’a longuement suivi, je l’ai porté comme une croix, courageux, avec abnégation, heureusement l’anecdote de mes nausées dans la voiture de Dorham va la remplacer, je suis sauvé.

Je me suis remis à la contrebasse. Actuellement, je joue du jazz à la perfection, mais pendant trente secondes seulement, après, mon poignet éclate. Je fais également des concours, des jeux et autres divertissements sur les tortues de mer et les sexes qui changent.

Je lis des blogs bien écrits. Parfois, des gens au travail arrivent dans mon dos, sans prévenir et voient sur mon écran, au lieu des phrases souples et agiles qui me transportent, des photos avec des messieurs tous nus. Ils me regardent étrangement, après.

Voilà, comme dirait Corbier, bienvenue aux nouveaux ! Pour l'anecdote, je finirai vite en disant que j'avais préparé ce billet hier soir, à la sauvette, quand j'ai lu que Dagrouik aller me citer chez lui, comme une présentation (ou un imperméable) pour les curieux qui se pointent lisent une phrase et s'en vont. Ce matin, j'ai vu qu'il ne m'avait pas mis en lien : mon billet tombait à l'eau ! Un invendu ! Un périmé ! Alors j'ai dû le contacter pour qu'il me lie... Vive les blogueurs !

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...