vendredi 9 mai 2008

Bonnie et Clyde... interruption

Comme on dit dans la chanson : "Ça vous a plu hein, vous en redemandez encore ?"

Et bien non ! En tout cas, moi, dans mon coin, j'ai pris du plaisir à m'aventurer dans cette histoire. Je vais la continuer, tranquillement, la travailler chez moi, dans ma vaste maison au bord de mer avec des tas de fenêtres et presque pas de murs. Non je n'ai pas de maison au bord de mer, mais c'est moi qui raconte, je fais ce que je veux. Je vais sans doute la mélanger à d'autres récits que j'ai en attente, et comme dit la devise de ce blog, qui vient d'avoir un an en avril, on verra bien ce que ça va donner ! Au boulot.

Hier, j'ai publié un billet qui était censé conclure radicalement cette série. J'ai eu droit à une émeute chez moi. Une mutinerie. Une mutinerie d'une personne, certes, mais quand même. C'est impressionnant. "Tu ne peux pas finir comme ça ! " Je vous livre donc les mots qui devaient conclure (hier) cette histoire, que je ne conclue pas finalement, en vous disant, en me disant : ce n'était qu'un début !

Pour ceux qui étaient là : merci d'avoir suivi !

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Dominique, le copain de Claude, l’étudiant en Force de Vente qui veut faire fortune à Los Angeles, est un type que j’ai vraiment rencontré. Il était tel quel, prêt à l’emploi, j’ai même gardé le prénom, machinalement, comme si c’était une sorte de pack ou une formule, à prendre tout entier. Il attendait dans mes brouillons, dans des billets sur les vendanges. Je l’imagine attendre comme ça, perpétuellement, dans plein de brouillons, des souvenirs, sa valise à la main, dans l’antichambre d’un voyage miraculeux. Si je termine un jour ces billets sur les vendanges, vous le verrez réapparaître, ça sera rigolo. Il sera là, le même, dans un coin, comme un poster, figé, avec son envie d’Amérique toujours intacte.

Il m’avait dit un soir : j’ai une idée. J’avais demandé laquelle ? Il m’avait répondu, l’oeil brillant : la brosse à dent jetable ! Il ne plaisantait pas. Le dentifrice est dans le tube. Il croyait qu’une sorte de miracle allait se produire pour lui, sous une autre latitude, comme l’aurore boréale qu’il est impossible de voir ici, et qui ailleurs, naturellement, coule du ciel, fontaine époustouflante, pour tous ceux qui se donnent la peine de faire le détour.

Au début d’un mois de septembre, après avoir longuement économisé, il a pris l’avion pour Los Angeles. Il a cherché un emploi de serveur. Il a dormi dans les auberges de jeunesse. Puis je crois qu’il s’est fait piquer sa valise, et quinze jours plus tard, il était de retour. Il a trouvé un emploi de vendeur de chaussures. Lorsque je l’ai revu, il a fermement nié avoir entretenu un tel rêve de fortune.

La brosse à dent jetable, quelle idée ridicule. En cherchant sur Internet, j’ai découvert que des gens avaient déposé le brevet, quelques années plus tard.

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...