lundi 21 juillet 2008

La promenade des engueulés

Bien que je mène une vie de non-blogueur, ce titre d’article tourne dans mon esprit depuis quelques jours. Je suis à la limite d’appeler un exorciste pour me l’ôter du crâne, je me vois donc contraint d’y aller franco. Paf. Pouet.

Plusieurs choses me contraignent à sortir ce billet : tout d’abord, je vais bientôt être en vacances. Je vais alors devoir écrire le traditionnel billet : « ce blog est en pause ». Si je ne veux pas qu’on me réponde : « ah bon, mort de lol, parce qu’il était actif, ce blog ? » (les commentateurs emploient souvent ces termes, « mort de lol », c’est toute la différence entre eux et moi). Je suis donc contraint, par dignité, de me fendre d’un semblant d’activité. Tags, Kékés, très beaux billets, minimum syndical.

(Compay) Secundo : j’ai dit en commentaire que je vous épargnais ma prose du moment, par un sursaut de dignité, c’était pour rigoler, bien sûr ! Ah ah. Mort de lol. Je le fais par solidarité avec Dorham, qui, revenu au temps des boums où il utilisait son cousin boutonneux Léon pour se faire valoir auprès des copines et camper le séducteur italien champion du monde, aimerait que je sois plus actif en billets boutonneux.

Tersicundo : c’est l’anniversaire de Zoridae, aujourd’hui, et comme le dit Nicolas dans un très beau billet, elle vient juste de sortir un très beau billet.

Quatuorocundo : La bru de Didier Goux passe un été absolument pourri, il faut aller la distraire, lui envoyer un signal amical, vous trouverez toutes les indications dans ce billet. Pour ma part, je n’aurais pas mobilisé les foules, mais juste envoyé un simple lien vers ce blog, pour qu’elle ait devant elle de longues heures de lecture passionnante.

Donc.

Tu me demandes : à quoi ça ressemble, une vie de non-blogueur ? Ce n’est pas très intéressant. Si c’était intéressant, forcément, j’ouvrirais un blog pour en parler.

C’est l’été, alors je lis des polars à la chaine, c’est une vieille coutume. J’ai terminé « Echo Park » de Connelly, un midi au travail, éclatant le format standard de ma pause-déjeuner. Je me suis enfermé aux toilettes trois quart d’heure pour achever l’ouvrage sans pitié, comme un cheval de course accidenté, moi le cul sur la faïence. De temps en temps, dans les cabines adjacentes, des gens entraient et sortaient pour produire des bruits intestinaux. Quand je me suis levé du trône, j’ai ressenti cette mollesse bien connue s’emparer de mes jambes, lorsque la circulation sanguine est coupée, puis le flux terrible de la crampe totale. Je suis sorti complètement disloqué des cabinets. J’ai longé les murs en m’appuyant dessus, comme un pantin, prêt à interrompre ma marche au cas où un employé hagard me croise, un café à la main, qu’il ne se demande pas ce que j’avais trafiqué dans les toilettes pour en sortir ainsi désarticulé.

J'aurais sans doute pu répondre : "l'esprit Saint s'est trompé de client cette fois ci !", mais malheureusement pour l'histoire que je vous relate, je n'ai croisé personne, les couloirs étaient déserts.

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...