samedi 20 décembre 2008

Le coeur de l'armée bouge

Je tiens d'abord à m'excuser pour le titre. Je ne le ferai plus. 2009 approche, tout va changer.

Je voulais à la base laisser un mot sur la petite chorale de Noël entendue vendredi matin, c'était le premier spectacle de kéké.

Bizarrement, bien que lourdement midinette à mes heures, j'ai trouvé ce chœur de micro-chanteurs au nez morveux plus cocasse qu'attendrissant, l'écoute de ces Pères Noël qui entraient par tous les trous de cheminée m'a plongé dans une humeur sarcastique quelques bonnes minutes. J'ai, évidemment, eu le cœur serré, lorsque j'ai aperçu kéké m'apercevoir, lever sa main, et me saluer doucement parmi les enfants qui gueulaient, mais pas plus que Clint Eastwood examinant son pistolet propre, au coucher du soleil.

Atteint de la célèbre névrose du blogueur, celle qui consiste à imaginer, au moment où on le vit, le "billet" qui va en découler, je me gaussais des enfants empilés sur des bancs, comme des amphores dans un Bricorama sur l'autoroute. Les grands assuraient la mélodie, les moyens bafouillaient la chanson, mais celle d'avant, en mimant des lutins avec leurs doigts, les petits ne faisaient rien, observant la chorale des parents ployer sous le poids des appareils photo. Intérieurement, je me moquais beaucoup de ces petits, inertes, la bouche ouverte, les yeux dans le vide, perdus dans leurs rêves parmi le brouhaha ; je les trouvai d'un ridicule désarmant, lorsque je vis kéké, la bouche ouverte, les yeux dans le vide, perdu dans son rêve parmi le brouhaha ; sublime ; je ne fus pas surpris ; lui, si indépendant, indifférent à cette foire grotesque, unique, exilé sur le sol au milieu des niais, forcément génial, avec un talent considérable dans l'exécution de son non-chant.

A la fin, Z. s'est levée, émue, les yeux humides. Et j'ai rattrapé le temps perdu en étant ému seulement trois secondes, mais très fort. Puis nous avons mangé des crêpes au Nutella, ce qui m'a ému l'estomac.

Dans le métro, parti travailler, de bonne humeur, je fus pris d'un sentiment poisseux, comme si les pigeons de la Mélancolie m'avaient fait caca dessus, lorsque je lus, dans le journal gratuit, ces histoires de jeunes qui se mettent des sacs sur la tête, tout ça - les bonshommes doigts du père Noël - pour en arriver là. Le soir, kéké était en vacances, par procuration, j'en fus euphorique.

Mais en fait, j'ai surtout envie de laisser la suite à Z, c'est tellement mieux dit ici...

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...