vendredi 20 avril 2007

Critique : Shooter



Vu : non.

Slogan : "Hier, c'était pour l'honneur, aujourd'hui, c'est pour la justice."

Depuis la naissance de mon fils Zacharie, je ne vais plus trop au cinéma, mais je prends toujours le métro. De là m'est venue l'idée de faire - également - la critique de films que je ne voyais pas, rien qu'à l'affiche. Attention, pas d'esbrouffe : pas question de pomper une chronique quelque part, ou de raconter un résumé version neutre (quoique, pourquoi pas essayer un jour), non, faire une critique, juste avec la publicité en tête.

Les publicitaires de films sont sympa, en général, grâce à leurs longues études, on peut savoir très rapidement s'il va s'agir de poilade (un mec avec la bouche grande ouverte, les yeux exorbités, des couleurs, des enfants et des chiens) ; d'un film d'amour romantique (un couple enlassé dans un décor d'avions, de typhon et de destructions, et une phrase : "l'amour c'est oser le sentiment de ne jamais oublier") ; un film d'action (un mec dans un décor sombre, avec des immeubles gris et verts qui dépassent, le front soucieux comme un professeur de biologie, avec le slogan : "il n'en restera qu'un avant la mort malgré la vengence).

"Shooter", avec Marc Wahlberg, appartient à la troisième catégorie. Vu de dos, sur l'affiche, il a de grosses omoplates, et un fusil très sophistiqué, avec des viseurs et des gachettes de partout, qui aurait fait baver d'envie le moutard que je fus. Des immeubles dépassent, au loin sur l'affiche. Il porte un T-Shirt, signe que ça va être sportif et moite.

Le slogan surtout. Jeremy MacEnzie, un tireur d'élite des marines(shooter ou sniper si on veut) est un tireur d'élite, engagé chez les marines. Sa mission était de tuer des gens, de loin, avec son viseur, mais ça c'était avant. Mais les choses ont changé : notez l'opposition "Hier - Aujourd'hui" du slogan. Tout récit est une métamorphose, c'est bien connu (par exemple : la Métamorphose, de Kafka), et ce film ne fait pas exception.

Suite à une entourloupe, Jeremy MacEnzie se retrouve seul face à ses anciens employeurs, et face à son nouvel ennemi, l'infame Jihad Joe, le méchant de base qui, a tué son meilleur ami : Robbie. Comme tous les homosexuels, ce dernier meurt au bout de vingt minutes. C'est dommage car il est très sympathique, et en plus Mark Wahlberg n'est pas homophobe, bien que tireur d'élite.

Dans la ville (les immeubles qui dépassent), il va donc traquer son ennemi, Jihad Joe, lui aussi tireur d'élite en provenance d'un pays non identifié, quelque part entre l'Espagne et l'Australie. Ils vont pas mal courrir, dans les rues sombres de la ville, et renverser des pauvres marchands de légume.

Bref, on passe un bon moment, même si comme moi, on n'y va pas.

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...