Au début, je l’aimais bien, cette porte automatique. J’arrivais avec un pass, comme dans Star Trek. Ou le FBI. Je passais le badge sur le détecteur, la porte en verre s’ouvrait, coulissant en silence. Je rentrais, en me la pétant intérieurement.
C’est beau, un sas qui s’ouvre. Automatiquement. Un touriste égaré venant de nulle part avec son gros appareil photo n’aurait pas pu faire ça. Le gardien serait venu le voir, que faites-vous ici, monsieur ? Vous avez votre pass ? Puis il l’aurait entrainé dans un coin pour le tabasser sale touriste de merde qu’a pas son pass de sécurité. Puis tandis qu’il lui aurait infligé une correction bien légitime, il m’aurait dit entre deux coups de pieds : bien le bonjour monsieur Balmeyer ! Le détecteur. Bip. Pssh. La porte de s’ouvrir. Et bonne journée !
C’était l’averse. J’arrivai en courant avec mon café, devant le sas. J’avais rangé mon pass dans une poche. Je me mis à jongler avec le gobelet pour le retrouver. En vain. Le gardien : alors, votre pass monsieur Balmeyer ? Et ne voulez-vous pas me l’ouvrir, cette porte, vermine communiste-fasciste ? Ah non, il y a des consignes, monsieur Balmeyer. Le pass, c’est le pass. S’il vous plait monsieur le gardien, vous voyez bien qu’il pleut la fin des temps ! Je posai alors mon café contre le muret. Je tentai nerveusement l’ouverture avec ma carte de bibliothèque, ma carte champion, ma carte orange. Enfin, je le trouvai, le badge. Je récupérai mon gobelet de café débordant d’eau. Je rentrai, trempé. Bonne journée monsieur Balmeyer ! FBI, mon cul, oui.
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