samedi 16 juin 2007

La tambouille

Je suis en train de faire la vaisselle, Kéké joue à côté de moi, face aux tiroirs coulissants de la cuisine. Il fait ce que j'appelle : "sa tambouille". Il sort les récipients en plastique, les plats à tarte, les cuillères en bois et les louches, les spatules, et puis il vaque, effectue un ordonnancement que je ne saisis pas toujours. Il tape dessus, il fait du bruit, il occupe l'espace, il s'organise un désordre d'objets comme un petit jardin d'obstacles.

Je me tourne vers lui, et je m'émeus : il porte un récipient en aluminium à la bouche, renverse la tête, et fait mine de tout manger. Il joue. Il fait semblant. C'est la première fois, il me semble. Je coupe le jet d'eau et me tourne vers lui, les mains posées sur les hanches, et je m'exclame : "Dis-donc Kéké, tu me ferais goûter de ta tambouille ?" Il prend son air de coquin et me passe le moule à gâteau. Je l'imite, je renverse la tête en arrière comme si j'avalais d'un trait un kilo de pâte à pizza, et je m'exclame : "Elle est sacrément bonne ta tambouille Kéké ! Félicitations !" Son oeil pétille, il penche un peu la tête, fier. Puis s'assoit à nouveau et continue satisfait sa tambouille, en chantonnant.

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...