Après un déménagement et des travaux impromptus, des vacances passées à trimer, la fatigue s'est accumulée, le stress s'est entassé, la tension s'est... tendue. Le soir, parfois, ça éclate, la colère, l'esclandre, l'engueulade. Nous nous regardons, électrisés, et devinons kéké du coin de l'oeil qui n'en manque pas une, faussement absorbé par son royaume de camions ; nous prenons la résolution de devenir parfaits, sur le champ. Avant d'éclater peu de temps après, pour une broutille, toujours. Les murs sont fins, l'immeuble en profite, nous avons honte.
Et puis le soir, alors que nous sommes bien plus fâchés que des responsables socialistes, je découvre à 23h30 un petit email, "La carte TENDRESSE vous attend". Je constate à l'intérieur une photo de renards, et un message : "On s'aimait, quand même ?" Plus tard, nous gardons nos masques de colère, mais restons silencieux, neutralisés par des animaux attendrissants. Une expression nous est restée depuis : "S'envoyer des renards".
Exemple 1 : "Quoi, je laisse trainer mon pantalon par terre ? Allez, ne sois pas désagréable, après tu seras obligée de m'envoyer un renard."
Ce matin, j'en reçois un autre, une vidéo. Je vous en fais profiter. Spectacle zen, je trouve, calme, paisible. Pas d'explosion, pas d'accident, pas de peau de banane, juste un animal des bois venu piller la gamelle des chiens et quelques sourires.
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