samedi 16 juin 2007

La tambouille

Je suis en train de faire la vaisselle, Kéké joue à côté de moi, face aux tiroirs coulissants de la cuisine. Il fait ce que j'appelle : "sa tambouille". Il sort les récipients en plastique, les plats à tarte, les cuillères en bois et les louches, les spatules, et puis il vaque, effectue un ordonnancement que je ne saisis pas toujours. Il tape dessus, il fait du bruit, il occupe l'espace, il s'organise un désordre d'objets comme un petit jardin d'obstacles.

Je me tourne vers lui, et je m'émeus : il porte un récipient en aluminium à la bouche, renverse la tête, et fait mine de tout manger. Il joue. Il fait semblant. C'est la première fois, il me semble. Je coupe le jet d'eau et me tourne vers lui, les mains posées sur les hanches, et je m'exclame : "Dis-donc Kéké, tu me ferais goûter de ta tambouille ?" Il prend son air de coquin et me passe le moule à gâteau. Je l'imite, je renverse la tête en arrière comme si j'avalais d'un trait un kilo de pâte à pizza, et je m'exclame : "Elle est sacrément bonne ta tambouille Kéké ! Félicitations !" Son oeil pétille, il penche un peu la tête, fier. Puis s'assoit à nouveau et continue satisfait sa tambouille, en chantonnant.

mercredi 13 juin 2007

[en bref] Orange-vert de jalousie.

Kéké et sa maman et sa copine et son fils sont allés au Mac Donald à midi. C'était la première fois qu'il mangeait les bonnes frites jaunes et les hamburgers de l'oncle Ronald. Je sais, le temple de la...bla bla bla, la male-bouffe, bla bla. Mais j'aurais bien aimé être là. Surtout pour la paille.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

mardi 5 juin 2007

Voyage en avion avant le réveil

Il est à peu près 6h42, dix minutes avant que le grognement hystérique des chats sur le point de se battre ne me réveille. Je rêve que je suis le fils de Clint Eastwood. C'est un détail, l'élément important est que cette filiation me permet de connaître sa compagne, Sharon Stone. Je suis à table dans un grand banquet, qui ressemble à un Festival de Cannes déserté. Les convives ouvrent grand leurs yeux tout rond, en m'écoutant : oui, je connais Sharon Stone, car c'est la compagne de mon père, Clint Eastwood. Pour preuve, je prends mon portable, et je l'appelle. Elle ne me reconnaît pas, mon anglais est hésitant. "You know, my father is Clint Eastwood...", elle me prend pour un journaliste. Ça ne capte pas très bien, dis-je à mon entourage, elle va bientôt arriver.

Elle arrive en robe blanche, et nous sommes dans un avion. Les sièges sont disposés comme dans le compartiment d'un train, face à face. Je suis dos à la route, enfin au vol. Derrière moi, l'avion se dirige vers le sommet d'une montagne, il n'arrive pas à prendre de l'altitude, il va s'écraser au sommet. Les passagers se cramponnent à leur fauteuil. Je suis angoissé, mais je ne me retourne pas, je sens l'accident arriver dans ma nuque comme une main terrible qui me chatouille. Mais le pilote arrive à poser l'appareil sur une ville qui se tient au sommet. Pour ralentir, il est obligé de faire des détours dans les rues, saccageant tout sur son passage. Enfin l'avion s'arrête, mais il y a tout de même un accident. Le pilote, si talentueux, est éjecté hors de sa cabine, comme s'il fallait que quelqu'un soit puni. Je suis indemne, les gens sont blessés, sous leur chemise, je n'ose dévoiler les bustes rouges.

Les chats me réveillent. Je fredonne Summertime : E. m'a fait découvrir Amy Winehouse, vers minuit, je me dis qu'il doit être bon d'avoir une belle voix, la vie doit être plus simple, vous faites vibrer les murs, et même les connards grincent des dents. Alors je fredonne et je fais comme si.

lundi 4 juin 2007

[en bref] Big Donor Show : c'était un canular

Je m'étais offusqué de cet immonde concept de Télé-Réalité, où une malade en fin de vie devait donner son rein au gagnant du show :

http://balmeyer.blogspot.com/2007/06/lecture-de-mtro-dans-le-mtro.html

Il s'agissait en fait d'un canular :

http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/258113.FR.php


[en bref] Les Artistes, les musiciens, le métro

Vu sur un autocollant dans le métro : Le Plecq'stival (festival au Plecq), 25 artistes, 60 musiciens... On retrouve également cette nomenclature pour l'opérette et l'opéra : 5 Artistes, et 1050 choristes.

Ça me rappelle la bonne vieille blague : je joue dans un groupe, tu sais, avec trois musiciens et un batteur...

Affiché sur un platane, avec 4 punaises, une feuille A3 plastifiée, imprimée : "Un Pourboire pour manger". Un clochard triomphant se tient au dessous. Sympathique, le petit coup de main de l'imprimeur...

samedi 2 juin 2007

Petit Ours Brun

Kéké est sur mes genoux, et à tout hasard je cherche sur YouTube quelques petits épisodes de "petits ours bruns". J'en regarde quelques uns, c'est mignon, et kéké est médusé. Et puis ya celui-là :



Pardon Kéké. J'ai arrêté avant la fin.

vendredi 1 juin 2007

Lecture de Métro dans le Métro

Depuis quelques temps, j'ai changé de routine. La solution pour ne pas se fatiguer avec les habitudes c'est d'en trouver d'autres, répétitives, si possible, pour ne pas sombrer dans l'inconnu.

Ma nouvelle routine c'est d'aller à pied Porte-Des-Lilas, humant l'air frais du périphérique, de capter un exemplaire du journal gratuit "Métro", de le lire assis sur un strapontin et d'avoir envie de vomir à République. Hier, je n'ai pas seulement ressenti de l'amitié pour mon espèce, l'humaine, lorsque j'ai découvert cet étrange jeu de télé réalité, aux Pays-Bas :

"Le grand spectacle du donneur", c'est son nom, doit être diffusé vendredi. Une émission de téléréalité dans laquelle une malade en phase terminale choisira entre trois candidats à qui elle donnera son rein."

http://fr.news.yahoo.com/30052007/342/les-dons-d-organes-transplantes-dans-la-tele-realite.html

J'aurais écrit, comme Amélie Nothomb, cette histoire dans un livre, on aurait parlé d'une abracadabrante métaphore sur bla bla bla, etc. sauf que c'est en vrai. Je ne sais pas comment faisait l'abbé Pierre pour aimer les gens, il lisait peut-être des journaux payants.

Comme le disait un compagnon des vendanges : que faire ? Téléphoner à qui ? Pour lui dire quoi ? Espérer un éditorial vengeur, dans Elle ? Une réaction ironique, d'un célèbre comique à la télévision ? Un froncement de sourcil de Pierre Arditti ? D'un dessin de Plantu, avec plein de mouches sur la tête des hommes ? Bref. Le siècle précédant a été barbare, j'espère que le notre sera juste stupide.

Ce matin, justement, récit dans Métro d'un père de famille de 23 ans, jugé ou écroué, pour actes de tortures sur son enfant de 3 ans. Je n'écris pas les détails que le communiqué livre, nouvelle envie de vomir, cette fois à Belleville. Il y a du monde, j'aurais honte. Je méditais il y a quelques temps sur les conditions déplorables de détention en France, mais là, l'espace de deux secondes, je me suis réjouis d'imaginer ce personnage avec ses nouveaux amis, expérimentant à son tour les vastes et bizarres possibilités de l'imagination humaine, avant d'aussitôt me reprendre, car chez les progressistes, ça ne se fait pas.



La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...