jeudi 26 avril 2007

Kéké a 17 mois

Aujourd'hui, mon fils a dix-sept mois. Il s'appelle Zacharie, son surnom est "kéké".

Maintenant, lorsque je lis dans la presse un fait divers, comme cette femme et ses trois enfants qui ont péri dans un incendie, à Vitry-sur-Seine, ça me rend absolument malade, je ne le supporte pas. Ça me donne envie de faire une pétition pour interdire le malheur, la misère et la mort. Ça me donne envie d'être contre la guerre. Quand, dans les "Bienveillantes", je lis des scènes de génocide, avec des familles, ça me suit toute la nuit. Ce n'est pas Dieu possible. C'est ça l'amour, on craint les bourreaux et on rêve de jardins.

Il a des chaussures rouges, bleues et beiges, des "souliers", et souvent il se penche pour les toucher du bout de l'index, nous désignant qu'elles sont jolies. Il aime les plantes. Il montre les arbres, les arbustes, tout ce qui est vert, et fait "apan !" (la plante).

Lorsque j'ouvre la porte de l'immeuble, vers le vaste monde, il s'en va avec sa démarche hésitante, les bras en l'air, et toujours du même côté, en poussant des cris de joie. Puis il touche toutes les portières des voitures. S'il y a cinquante voitures, il s'arrête cinquante fois. Parfois je deviens fou. Je dis "mais tu vas vraiment tester toutes les poignées de voitures ?". Oui.

Puis il grimpe des escaliers, des marches, des trottoirs. Dans son langage, l'escalier se nomme "Deux". Cela vient du fait que l'on dise "un... deux... trois" lorsqu'on les grimpe. Quand on en croise, il lance toujours d'un ton très appliqué : "deuuuuux". Pas "un", parce que ça ne veut rien dire, ni "trois", parce que c'est trop loin.

Puis j'ai peur, peur qu'il traverse la route situé à deux cent mètres, alors je le retiens. Je lance des regards angoissé, autour de moi. Simetierre, Stephen King.

Il est le seul enfant de 17 mois au monde à imiter la guitare. Il fait "dong" lorsqu'il fait vibrer une corde. Signe de changement, avant, petit, jeune, j'avais peur de ma disparition, je trouvais le monde intolérable d'avoir planifié de me survivre. A présent, l'idée de lui passer le relais n'est pas si scandaleuse.

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...