Nous sortons du RER, nous avons décidé de faire du tourisme. Notre fils n'a jamais vu la Tour Eiffel. Spectacle étrange, sur le trottoir, un groupe d'une cinquantaine de personnes passe devant nous, ses membres portent tous la même parka.
Tout d'un coup, les immeubles s'écartent comme des rideaux, la Tour Eiffel se dresse, gracile, orange de près, échafaudage sans façade.
Nous lui montrons du doigt ce qui est décrit comme un exploit des ingénieurs moustachus du temps passé : Kéké reste impassible. Il examine ce sémaphore métallique, fronce les sourcils, le soleil l'aveugle. Il scrute, c'est immense, de la dentelle d'acier partout, dans tous les sens, comme un arbre bourgeonnant de rivets. Puis il tourne la tête dans la direction opposée, et son visage s'illumine, enfin, il aperçoit par dessus les toits de zinc, derrière nous, s'élever un fin T métallique, il s'exclame fou de joie, l'index brandi : "Une grue ! Une grue ! Une grue !".
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