lundi 31 décembre 2007

Renaissons de nos cendres : la plus grosse ?

En cette période de fin d'année où entre collègues blogueurs on s'amuse à sortir des listes, des statistiques, des liens, nous avons encore une fois constaté en discutant avec Gaël et Nicolas qu'il s'agissait définitivement d'un truc de mecs.

Ceci et une conclusion objective et quasi scientifique, fruit d'une longue observation du grand Internet de la part de vaillants spécialistes. C'est toujours le même cirque. Alors qu'on cause tranquillement de trucs absolument passionnants, genre technorati, "authority", ping, twitter, accoudé au comptoir de notre clavier, devisant l'air sérieux comme des colonels, on entend derrière l'épaule, dans des commentaires, des gloussements incisifs sur le refrain : "héhé, hinhin, qui a la plus grosse ?".

Il ne faudrait pas abuser. C'est quand même nous qui nous battons pour la patrie, tandis que ces féroces soldats viennent mugir jusque dans nos bras pour égorger tout le monde, filles, compagnes, et là, allez tenir des blogs de filles, la tête égorgée. Alors ça donne bien des droits.

Bon, pas besoin de me justifier, mais il faut quand même faiblir à un vice bien pire : le bavardage.

Faire une bonne grosse liste de liens sur son blog, ou une petitoune, a plusieurs vertus.

Il n'y a pas de définition arrêté du "blog", mais je dirais quand même que lire et écrire, découvrir et passer le relais est un basique, une sorte de slip du blogueur. Moi par exemple, dans le souci de construire une ambiance, d'avoir une cohérence quand le sujet est intime, personnel, je ne mets pas de liens. C'est ballot. Autre explication moins avouable, je mets peu de liens vers les autres car je doute en écrivant, et j'ai bêtement peur que le lecteur se déconcentre en papillonnant à droite à gauche. C'est ballot au carré. Ne soyez pas sévère, vous voyez bien que je me mets tout nu, là. Et je regrette alors de ne pas assez ouvrir de portes vers les autres, d'autant que les autres ne sont parfois pas avares d'en ouvrir.

Mettre des liens, c'est un peu nous faire vivre. C'est la respiration des blogs. Nous ne sommes pas grand chose individuellement, et aérer un peu notre chambre, faire passer l'air vers d'autres horizons, ça fait vivre notre grand corps blogosphérique (je suis lyrique, pourtant je ne suis pas ivre).

D'un point de vue plus technique, mettre des liens a du bon, sur le référencement par exemple. Ceci augmente dans les moteurs de recherche divers (google, technorati, wikio, etc.) la présence de vos amis blogueurs.

Moi personnellement, je m'en fous. Certes, ça m'intéresse de comprendre comment ceci marche, car je travaille dans ce domaine, mais pour mon "chez moi", ce n'est pas le propos. Je suis plutôt à la recherche d'un petit nombre de lecteurs. Ce n'est pas que je suis un saint, ni un sain, ni un sein, ni un cinq (mais con oui un peu), mais le ton de mon blog ne se prête pas à la circulation de masse. Ça serait dommage, au bas de mes articles sur kéké, d'avoir des trolls abrutis me mettant des spams, des bêtises, des pubs, des "toi t tro kon". Je suis prudent. J'aime être lu, j'aime les compliments, mais j'aime aussi la douce et cordiale intimité d'un trafic à visage humain. Comme l'a démontré Jegoun, avoir 7000 visiteurs sur une nageuse nue, ça n'a pas de sens. Gagner un lecteur en plus par semaine, parce qu'il a entendu parler de vous chez untel qui lui même, etc., voilà le bonheur, le panard, l'orgasme, la récompense.

Mais... si personnellement je m'en fous, je trouve qu'il est important que mes collègues qui tiennent souvent des blogs engagés bénéficient d'un peu de ce carburant, car techniquement même un blog microscopique ajoute sa pierre à l'édifice. Moi je ne fais pas de politique, car je suis maladroit avec ce gros pistolet, mais il est bon que mes collègues blogueurs, ces vaillants pistoleros du verbe, ces bateleurs comiques et vigilants le fasse bien en mon nom.

La lanterne magique

Quand l'étincelle a disparu, dans cette lanterne magique qu'est la tête, le film du monde est laid. On regarde le soleil qui s'y...