Le matin, je me lève, le sol est plein d'obstacles poilus : des chats. Pour aller aux toilettes, j'achoppe sur d'innombrables objets ronronnant : des chats. Poum, poum poum : roumir ? Je m'assois sur la cuvette : deux têtes à mes genoux ; "Roumir ?". Les chats font le manège autour de mes mollets.
Fatigué, je leur balance des grossièretés. Je marche dans le couloir, et les chats décrivent des huit autour de mes pieds. Parfois je m'énerve, je leur fous un coup de pied au cul. Ils reviennent si j'ai le malheur de m'immobiliser, comme des personnages de cartoon indestructibles. Roumir ?
Le soir, je lis une histoire à Kéké, derrière le livre d'images apparaît la tête d'un chat, il pose son menton sur la tranche : "Roumir ?" Nous continuons impassibles à lire l'histoire, et le chat se frotte les joues sur le livre, le secouant, troublant notre paisible lecture. Nous poursuivons, amusés. Le chat défonce alors l'ouvrage comme une porte, l'imagier me tombe des mains, je gueule, kéké rigole. Roumir ? Puis je reprends le livre.
Le chat parle un peu notre langue : le mot "boîte" (comme boîte de pâté) fait apparaître son visage d'aliéné, une tête pataude de satyre avide de sexe, comme par magie, comme s'il pouvait se téléporter. D'ailleurs, nous en jouons : lorsque je leur en donne, de la boîte, sadique, je les pousse à l'hystérie : "La boîte ? La boîte ? Mais qui veut de la BOITE ??? Ah ah ah ! Je vais manger toute la boîte, moi !" Les chats, devenus fous, font des tours sur place, se percutent, commencent à manger la gamelle vide, disjonctent, de la fumée sort de leurs oreilles.
Je continue à lire l'histoire à Kéké : "Soudain, Pouet-Pouet le canard découvre une boîte..." La tête du chat surgit à nouveau de derrière le livre, ses grands yeux noirs ronds comme des billes me scrutent. Roumir ? Pardon? On me parle ? Fausse alerte, il se recouche. Je poursuis : "...le canard découvre une boîte". Comme monté sur un ressort, la grosse tête jaillit à nouveau. Roumir ? Nous répétons l'opération vingt fois. Nous rions beaucoup. Le chat régit bondit systématiquement. "Sait-on jamais" semble être sa devise. Pas question de louper le coche, la boîte, la miraculeuse boîte, c'est sacré.
Tout ça pour partager cette excellente petite vidéo envoyée par E., dont je ne me lasse pas :
lundi 22 octobre 2007
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