Carte postale du samedi soir. J'ai mangé de l'ail nature avec du pain, comme un montagnard. L'haleine typique de celui qui ferait mieux de blogger.
***
"C'est ouvert le samedi, jusqu'à 19h00, tu verras !". Il s'agit d'un endroit, une sorte de négatif de jardin public : c'est privé, c'est payant, c'est à l'intérieur. Un grand local avec pleins de jouets, comme une crèche industrielle. Ah bon.
J'arrive avec mon fils, bizarre, des gens à l'entrée boivent du champagne, fument des cigarettes. Ah ben c'est du joli, pense-je. Puis nous rentrons, je me fais accueillir par une dame : "je suis la maman de ...". Tout le monde picole. Les enfants ont fait un bazar inimaginable, ils sont tachés de gâteaux au chocolat. Des gens, un verre à la main, protestent mollement : "Non Mattéo-Emma-Léo-Louise, ne plante pas le couteau dans l'oeil de ton petit copain tu sais que ça fait mal". Cet établissement n'est pas sérieux, pense-je.
Ah !
Mais !
Quel !
Malentendu !
L'établissement est fermé, il s'agit d'une fête d'anniversaire privée ! Une fête, en fait. Je suis là, avec Kéké et son bonnet tout pointu, je ne me suis pas rasé depuis dix jours, je suis hirsute. Contraste, les gens ont l'air de travailler tous au ministère de la culture de Montmartre-Les-Abbesses, un peu prout-prout pouet-pouet bo-bo.
Comme c'est cocasse, dit-elle, le monsieur a cru que l'établissement était ouvert. Bon. Ben on va repartir. Kéké à la vue des innombrables jouets est excité comme un satyre dans un sex-shop. Bon ben on va y aller. Adieu les jouets. Tant pis. Ne pleure pas Kéké. Il faut être fort. On repart dans le froid et la nuit. Ah mais non ! Vous n'avez qu'à rester ! Allez, soyons fou, il veut peut-être du gâteau ? Non, il est allergique.
La dame me rattrape, il faut enlever les chaussures ! Tous les matins, je me dis : "A force de mettre des chaussettes dépareillées, un jour ça va m'arriver. Un jour, je l'aurais, la honte."
Ça arrive. C'est aujourd'hui. J'essaye de cacher un pied sous l'autre. Kéké lui m'a renié pour un garage de voitures. Il joue comme un calme forcené dans son coin.
Les enfants commencent à partir. Des parents commencent à ranger. Je murmure à Kéké : "hé, manquerait plus qu'on ait à passer l'aspirateur". Kéké ne veut plus de parents, il veut des camions. J'use de tous les stratagèmes perfides dont je dispose : je promets des mandarines, et des Trotro à la télévision.
On s'éclipse, je remercie encore la maman, elle rit, comme c'est cocasse ! Puis je mens en disant que ça a l'air très intéressant de louer cet endroit pour une fête, que c'est original, puis elle me file un prospectus avec les prix - ah ouais, quand même, ça douille.
Puis nous reprenons la poussette, et on roule, on the road again. On est pas bien, là, hein, vieux ? On vient de s'incruster dans un anniversaire, dis-donc ! La prochaine fois, papa finira pété, en montrant son derrière, promis ! Là j'étais plutôt géné, mais je fais style, devant mon fils. "Rouler !", dit-il. Il prononce mal les R, c'est adorable. Allez, on va s'acheter des mandarines ! Il répète : "manda'ines !". Puis il s'étouffe en mangeant du pain, il est tout bleu, je le remue, puis au bout de quelques secondes il vomit un peu. Ça va ? Je lui propose une mandarine. Très sérieusement, il me regarde dans les yeux et répond : non. Puis il poursuit : "Rouler !"
Plus tard. Tu es sûr que tu ne veux pas de mandarine ? Tu ne vas pas t'étouffer avec, je te promets, elles sont intouffables.
- Non.
samedi 27 octobre 2007
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