Je parle de ça, car E. m'a raconté hier de sordides histoires de chinois sans papier malmenés par des Nestor Burma, dans le XIXème arrondissement, histoires ordinaires pas vues à la télé, ce qui rend bien amère la transpiration sur ma chemise. Comme on peut le lire chez Eolas, l'obsession des sans-papiers est telle qu'on en néglige les voleurs de scooters et autres fauteurs de troubles.
"Les magistrats de permanence sont eux aussi excédés et nous demandent parfois ironiquement si nous sommes encore intéressés par arrêter de vrais délinquants..."
Il faudrait que je prenne le temps de raconter en détail comment mon petit frère, jeune stagiaire flic, perd toutes ses illusions face à cette culture du résultat, cet amour du chiffre pour qu'on se dise que ça dépiaute, à l'intérieur. Le chiffre ! Remplir les colonnes, atteindre les quotas, aller au plus efficace, négliger un peu l'allambiqué qui prend du temps au profit du délit rentable, accomplir ses PV quotidiens, taxer rapidos quelques vieux qui dépassent la ligne blanche, pour - O gloire - sortir de bonnes statistiques.
(edit : à lire sur Vive Le Feu : Soudain, une infamie. Rho !
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Jésus lit tranquillement son journal à la terrasse du café, en compagnie de son ami Pilate. Il soupire en lisant les nouvelles du jour. S'adressant au préfet de Judée : "Et toi, ça t'es déjà arrivé de faire arrêter des bonzes, Pilate ?"