Dans la brièveté, aujourd'hui, un mot en passant devant une machine reliée au réseau. Mon pauvre kéké est malade depuis quelques jours, entendre sa respiration difficile, dans la nuit, le voir se lever, s'asseoir, chercher à droite à gauche l'air autour de lui, l'entendre siffler, tout ça est bien éprouvant.
J'ai passé mon lundi avec mon fiston, il se sentait mieux, il a couru tout content, le matin, avec ses grosses cernes rouges. Puis il s'est pris une barrière sur le front en tombant ; gros bleu, du style timbre poste.
Il est impossible de trouver une nounou parfaite. Et bien nous avons trouvé une nounou parfaite. Le problème c'est qu'elle l'est trop, parfaite. Gentille, douce, visage de jeune fille modèle de pensionnat à la Heidi, elle nous fait la leçon à chaque fois ; ça craint. Il faut le moucher, patati patata, il faut lui laisser son autonomie, patato patatu, et que j'ai lu tout Docteur Brazelton, et que je connais tout Dolto, et que je suis inspirée par Edwige Antier, patateuh patati-grec.
J'arrive ce matin - tout de suite - illico - ah mais il s'est fait un bleu ? Oui, il faut pas m'emmerder quand je consulte mes mails, il devrait le savoir. Lorsque kéké était à la garderie, il y avait aussi une assistante parfaite, dans le genre. Celle qui pose des questions, si on se trompe dans la réponse, si on hésite, si on se plante, notre enfant est envoyé à la DDASS, services sociaux, juges, menottes, TF1, Julien Courbet, quelle honte, les parents sur l'échafaud, le public qui fait du Volley-Ball avec nos têtes, tout ça.
A la garderie : ah mais son nez coule ? Regard inquisiteur. Ça fait quand même plusieurs jours déjà ! Ah mais qu'est-ce qu'il s'est fait sur le bras ? Un bleu ? Oui, pourtant on le frappe avec un annuaire, il parait que ça laisse pas de marques.
Kéké, à peine entrée dans le Hall de Super-Nany, a son visage qui se tord silencieusement, il me murmure des "papa" déchirants, j'ai le coeur broyé à la machine à steak-haché, je suis démonté comme une pile de Légo. Chez miss Parfaite, kéké s'agrippe à moi, il me jette des regards suppliants, du genre : "Mais pourquoi m'abandonnes-tu, père, quelle trahison", et j'ai plus qu'un noeud dans la gorge, mais tout le cordage d'une goélette.
Mais qu'est-ce qui s'est passé dans la tête des parents du petit poucet, au moment où ils ont laissé leurs marmailles dans la forêt obscure ? Je file dans l'escalier, les jambes en coton, je m'en vais rejoindre mes collègues informaticiens-célibataires-sans-enfants qui me regarderont comme si j'étais un droïde de l'espace (je viens sur votre planète en ami), comme si j'étais un patient en attente d'une greffe de visage.
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